ALIZARINE - Intérieur LAB

Rénovation | conseil couleurs

Alizarine

Villa Dot 1936 — Belfort (90).

Illustrations: plans d’origine signés P. Giroud, perspective copie ©Archives départementales du Territoire de Belfort, photographies ©H. Bortier

1936, ESPRIT ART DECO

La Villa Dot a été construite en 1936 par Paul Giroud, un des architectes à qui fut confié l’aménagement de la ville de Belfort (90) au lendemain de la Première Guerre mondiale. Outre la construction d’un bon nombre d’immeubles et de bâtiments participant au renouveau de la vie sociale et économique de la ville, qui sont restés aujourd’hui iconiques, Paul Giroud a également laissé son empreinte dans la construction de pavillons. Demeures à caractère résidentiel, leur style était marqué par le courant Art Déco. Notre intervention a eu lieu dans l’une d’entre elle, construite à l’époque pour un entrepreneur parfumeur. Bien que la maison ait subi au fil du temps des épisodes de rénovation pour répondre aux besoins ancrés dans l’air du temps de ses propriétaires, la maison a gardé la majeure partie de ses caractéristiques originelles, qui lui donne à l’heure actuelle un charme incroyable. Si l’extérieur reste relativement « classique » pour une maison Art déco et sensiblement similaire aux autres bâtiments construits au même moment à Belfort, l’intérieur présente des détails remarquables tant relatifs aux matériaux employés qu’au savoir-faire des artisans intervenus à l’époque: ferronneries, bois exotiques, travail fin de menuiserie et d’ébénisterie mais aussi de staff, … depuis la porte d’entrée jusqu’aux meubles de la salle de bain. C’est dans ce lieu de caractère, marqué par l’Histoire, que nous sommes intervenus pour étudier la problématique bien précise d’un cabinet d’aisances.

Matieres, textures, couleurs… et ressenti

Carreaux de sol à la trame géométrique bien calepinée, angles saillants arrondis, cornières murales à mi-hauteur,… autant de détails témoignant de l’allure originelle du cabinet d’aisances. Quand les murs blancs grisaillés avec le temps ont demandé à être rafraîchis, la question de la thermique s’est aussi posée. La pièce, fondamentalement fonctionnelle, est mitoyenne à la salle de bain et exploite un espace « perdu » de la maison. Située à l’aplomb du perron, le sol est naturellement froid du fait du pont thermique créé par l’architecture. L’espace, en L, est étroit et est moyennement éclairé par une fenêtre octogonale en hauteur, orientée vers l’Est. En résulte un coin sombre en sous-pente peu accueillant et froid, au sens propre comme figuré. La problématique de la thermique est un enjeu pour les maisons à fort caractère patrimonial. Il n’est souvent pas possible de les isoler par l’extérieur, et l’intérieur est souvent trop « précieux » pour envisager une isolation sans engager de dépenses colossales pour conserver les traits architecturaux et décoratifs d’origine… Ici, un compromis a été trouvé. Si physiquement la sous-pente a été isolée par un doublage, ce sont les couleurs qui ont permis de travailler le ressenti éprouvé. A l’Est, les couleurs ont tendance à être « rafraîchies » par les longueurs d’onde bleues du soleil du matin. Pour « réchauffer » l’espace, mettre en valeur chaque détail de la pièce et contraster avec les nuances grises « froides » du sol, un jeu de couleurs lumineuses, chaleureuses et vives, a été mis en oeuvre. Le choix des teintes a été réfléchi pour être en harmonie avec celles déjà présentes dans les autres espaces de la maison, au travers des matériaux et des matières. La teinte « rouge » rappelle entre autre l’escalier et les agencements du salon en bois précieux… Le résultat? Une pièce revigorée et davantage valorisée, en accord avec l’esprit décoratif du reste de la maison, une pièce où le temps passé, est finalement beaucoup plus agréable.

autres réalisations