Bienvenue dans l'entrée
#7 By night
L’éclairage, un vaste sujet, qui a fait déjà l’objet d’un article de cette série consacrée à l’aménagement d’une entrée… Les questions de savoir comment bien s’éclairer, pour un projet de rénovation par exemple, doivent être posées le plus tôt possible.
Mais la conception d’un éclairage ne s’arrête pas au choix d’un luminaire, d’une lampe qui nous a tapé dans l’œil, ni au fait d’avoir apparemment trouvé de bonnes ampoules sur un e-shop spécialisé ou au supermarché… Et ce n’est pas non plus l’électricien qui va clore cette question…
C’est vous !
L’éclairage, sujet sensible et subtil
Il faut bien comprendre qu’un éclairage, ce n’est pas une simple question esthétique ou fonctionnelle, c’est une question de « vie », quand la pénombre ou la nuit plonge dans l’obscurité notre quotidien.
Si l’été, on n’allume pratiquement pas la lumière dans une journée du quotidien, les autres saisons, on peut vivre la moitié de sa journée la lumière allumée, voir la journée entière quand le temps est particulièrement maussade dehors et si d’autant plus si on est orienté au Nord… Ces observations sont bien-sûr pour un quotidien vécu en France, dans un intérieur ouvert sur l’extérieur.
Par ailleurs quand on choisit des ampoules, on s’en tient à l’offre des fournisseurs. Cette offre, reste un idéal par rapport aux critères qui ont pu être défini lors d’une phase de « dimensionnement » technique, c’est-à-dire quand on s’est posé des questions sur les caractéristiques techniques des points lumineux (implantation, nombre de lampes, intensité lumineuse, température de couleur,…) . Et cette offre reste peu fiable à l’heure actuelle, surtout au regard des LED. Entre fournisseurs il peut exister de grands décalages de qualité, surtout au regard de la qualité du spectre lumineux émis, et pour un même fournisseur, il peut y avoir des variations de qualité tout simplement liés à la qualité de la production.
Un paramètre considérable non plus, à ne pas oublier, est la présence « visuelle » de la décoration : les couleurs présentes !
La question de l’éclairage doit être toujours abordée au regard des couleurs :
Couleurs du mobilier, qu’il s’agisse de la couleur des matériaux ou des couleurs textile…
Couleurs des revêtements comme les couleurs des peintures, qui restent moins facilement modifiables qu’une ampoule !
Rien de plus logique, donc, que de valider un éclairage in situ, en live !
Autrement dit en « l’expérimentant » de nuit, en conditions réelles en fonction des activités que l’on peut faire dans la pièce, et en l’expérimentant, si possible une fois que toute la décoration est en place.
Alors voici du concret.
Note : Cet article n’a pas pour but de montrer des images de « références » ultra travaillées et retouchées, sachant que les subtilités entre différents éclairages sont très difficilement transcrites par photo et via ensuite des écrans type téléphone et PC. Il a un but tout simplement explicatif !
Petit retour en arrière, en phase d’étude
Deux ambiances d’éclairage, deux « scénarii », avaient été définies pour répondre aux besoins du Maître d’Ouvrage au regard de son quotidien : éclairage plutôt fonctionnel pour bien voir manteaux, chaussures et petites affaires du quotidien, et éclairage plutôt d’ambiance, « présentiel ». Les types de lampes et leur implantation ont été réfléchis en fonction.
Type d’éclairage, implantation, fonctionnalités et ressenti
Eclairage « haut », par spots
L’éclairage par spots, est directionnel au niveau de la penderie, du placard à chaussures et d’une niche « porte-manteau ». Quand on ouvre le placard de la penderie ou le tiroir à chaussures, les affaires sont bien visibles. On peut chercher des affaires sans s’énerver et même avec un certain « plaisir », celui de voir clair !
Un éclairage par spots au plafond: une ambiance lumineuse vive et dynamique.
Ressenti validé !
L’implantation des points lumineux au-dessus « de la tête » est comme le soleil déjà levé depuis longtemps, qui poursuit sa course au zénith. Eclairage bien apprécié, donc, pour la journée, quand on doit être « réveillé »
mais un éclairage par spots au plafond est plutôt stressant et « agressif » le soir, à 23heures, quand on est déjà à moitié assoupi….
Eclairage « bas », par suspensions
C’est à ce moment-là, comme à l’heures des premières lueurs de l’aube, que l’éclairage par les petites suspensions joue son grand rôle. Eclairage bas plus doux comme le soleil qui se lève ou est sur le point de se coucher à l’horizon… éclairage intéressant donc non seulement pour la « nuit » mais aussi pour le matin, pour allumer son intérieur en douceur, sans être aveuglé violemment…éclairage tout simplement apaisant.
La position localisée de ces points lumineux fait percevoir la pièce sous un autre angle, même le volume global est perçu différemment. Un jeu d’ombres avec le mobilier est créé. Si cet éclairage a un intérêt pour mettre en valeur des détails de l’architecture intérieure(les niches) et pour créer ambiance particulière, il n’est pas du tout adapté d’un point de vue fonctionnel: rechercher des chaussures dans un tiroir à moitié dans l’ombre est vraiment pénible! Mais ces petits points lumineux, comme des veilleuses donne une âme particulière à la pièce, qu’on a vraiment envie de laisser allumée.
Deux configurations d’éclairage pensées au départ pour répondre à un besoin fonctionnel, mais qui agissent comme une « vitamine » ou un « relaxant » pour l’organisme !
Intensité lumineuse, température de couleur, fonctionnalités, décoration de la pièce …. et ressenti !
Le style décoratif de l’entrée doit baigner dans une ambiance conviviale et accueillante marquée par un éclairage très chaleureux. Or comment définir un éclairage chaleureux, comment le créer ? Est-ce choisir une température de couleur la plus « basse » possible, la plus « jaune » possible, pour donner un souffle « chaud » à la pièce ?
Donner un côté chaleureux à la pièce, ici, c’est effectivement prendre en compte la température de couleur. Cependant il faut réfléchir avec subtilité, car il ne s’agit pas d’oublier la vocation fonctionnelle de l’éclairage : celle de permettre l’usage pratique et facile des vestes, chaussures et autres affaires du quotidien. En particulier l’éclairage doit faire en sorte que l’on puisse bien distinguer les couleurs et les textures, car si on ne « voit » pas les couleurs de manière « juste », comment faire des associations stylées et harmonieuses entre un manteau, une écharpe, des chaussures, un sac à main ? Or le rendu des couleurs engendré par un éclairage très « chaud » n’est pas bon !
Par ailleurs cette analyse faite au regard des couleurs des vêtements est aussi valable pour les couleurs de la décoration. Ici le sol est recouvert d’un parquet en chêne huilé, de couleur assez « blonde ». Or lorsqu’on est en présence de bois, une température de couleur très « chaude » (très « jaune »), peut donner un aspect vite étouffant voir un peu « vieillot ». Le matériau bois est bien mis en valeur par un éclairage « léger », un peu blanchâtre, qui lui donne un côté moins rustique, plus contemporain (style recherché ici).
Les autres teintes en présence sont plutôt profondes et intenses, au caractère bien marqué : couleurs bleue murale, marron foncé du chêne teinté « noyer », blonde du parquet, blanche des placards et du plafond, jaune des fauteuils, beige du béton ciré. En journée, en présence d’une luminosité naturelle, les contrastes qu’elles créent les unes au regard des autres signent tout le caractère de la décoration. De nuit aussi, il faut que ce caractère subsiste, que les teintes paraissent toujours franches et vives, ne doivent pas être « affadies » par une lumière trop jaune. Et c’est d’autant plus important que les couleurs n’ont pas été réfléchies seulement par rapport à l’architecture et au style décoratif, mais aussi parce que leurs vibrations colorées « parlent » tout particulièrement au Maître d’Ouvrage. Ce dialogue coloré se doit de continuer même en présence de lampes allumées.
Pour les spots, une température de couleur de 3000 K a donc été choisie au regard de ces différents critères et après avoir testé plusieurs modèles issus de fournisseurs différents. Le fait d’essayer plusieurs modèles de spot (au regard bien-sûr des critères déterminés lors de la phase de dimensionnement) permet en particulier d’observer in situ la qualité du spectre lumineux : par rapport au rendu des couleurs, la qualité du spectre est une problématique complexe. Il n’est généralement pas possible d’avoir des données précises (l’indice « CRI » ou Ra est indiqué comme étant généralement supérieur à 80) et des couleurs peuvent prendre des nuances colorées très désagréables une fois éclairées.
Pour l’éclairage par suspensions, la question du rendu des couleurs n’est pas une problématique principale. On ne tient pas compte des fonctionnalités qui pourraient être liées à un usage particulier de la pièce ni du fait de « respecter » au maximum le caractère coloré de la pièce. Avec cette éclairage, le caractère décoratif ne repose plus sur le jeu entre les couleurs, mais sur une ambiance lumineuse claire-obscure. Dans ce cas la logique est de rechercher une température de couleur plutôt basse, s’approchant de celle des bougies (1850K).
Deux modèles d’ampoules ont été essayées in situ : deux modèles différents d’une part d’un point de vue « esthétique » (globe transparent où sont visibles les « filaments » LED et globe simplement translucide blanc), et d’autre part d’un point de vue « éclairement » (différentes températures de couleur : 2200 K, 2700 K et petites variations d’intensités lumineuses).
Le choix final ? Un choix totalement subjectif. Si l’intensité lumineuse des deux modèles est satisfaisante pour créer ces « petits » point lumineux et des jeux d’ombres dans la pièce, la température de couleurs est sujette à discussion : certaines personnes préfèrent un éclairage très « chaud » où l’atmosphère est très jaune-orangée, et d’autres une ambiance un peu plus « légère » qu’elles qualifieraient de plus « moderne »… Une affaire de goût !
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